Une dernière bouffée d'air pur, valises bouclées à la main...
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Une dernière bouffée d'air pur, valises bouclées à la main...
Elke Von Schwarzwald peina à boucler sa valise, un tas d'affaires considérables plus ou moins inutiles débordant. Elle sauta dessus, et parvint enfin à la fermer. Elle s'essuya le front, soupirant, comme si elle venait de réaliser un exploit physique intensif. La jeune femme se leva de son lit, se dirigea vers le porte-manteaux, mit son chapeau haut-de-forme à plumes, son écharpe, prit sa valise, et scruta les moindres recoins de sa chambre. La pièce semblait fantomatique et étrangère aux yeux d'Elke, tant le capharnaüm qui y régnait auparavant était subitement absent. Elle ferma délicatement la porte.
Dans la salle de séjour, Hildegarde Von Schwarzwald, sur le canapé, feignant d'être plongée dans sa lecture, fronçait les sourcils, l'air inquiet. Sa fille vint s'asseoir à ses côtés.
"Je pense ne rien avoir oublié, Maman."
Hildegarde ne broncha pas et demeura fixée dans son bouquin. Ses lèvres tremblaient légèrement.
Wilhelm Von Schwarzwald apparut dans la pièce, une pipe bavaroise à la bouche et des bûches à la main qu'il déposa au coin de la cheminée.
"Ooouh, frissona t-il. Encore quelques degrés de moins et nous aurons bientôt des stalactites qui nous pendrons au nez, haha !"
Un silence embarrassant régna. Hildegarde posa son bouquin sur la table, puis regarda sa fille.
"Alors, ça y est. L'heure de quitter le cocon familial est arrivé..."
Elle serra sa fille si fort que celle-ci eut du mal à respirer.
"Maman, suffoqua Elke. Tu ne vas pas te mettre à pleurer, quand même... Je ne pars pas pour toujours !"
"Non ! répondit Hildegarde, qui prit aussitôt des airs de femme forte et insensible. Je te souhaite une grande réussite, je veux que tu reviennes bientôt pour apporter des nouvelles réjouissantes."
"Héhé, ria Wilhelm entre ses dents jaunes et plombées. Il est grand temps pour la cigogne de faire son propre nid, ach !"
"Dois-je être flattée d'être comparée à une cigogne, papa ?" interrogea Elke.
Un chien de haute taille, gris cendré, babines et oreilles pendantes, les yeux dénués d'expression, apparut dans la pièce et vint faire la fête à ses maîtres, aboyant un "brouf" qui semblait vouloir exprimer du contentement.
"De plus, vous aurez de la compagnie, s'amusa Elke. Früshtück est un fidèle compagnon et un très bon gardien !"
"Plutôt du style à festoyer avec les vilains qui oseraient franchir la porte..." dit Wilhelm.
Le pendule annonça dix-sept heures. Wilhelm regarda par la fenêtre.
"Andrew ne va certainement pas tarder à arriver... J'entends des sabots au loin."
Elke se leva, enfila son manteau, puis joua avec les babines de son chien.
"Salutations, mon gros, lui dit-elle. Je ne doute pas que tu égaieras le quotidien de ces deux-là. Tu vas me manquer, crétin."
Elle l'embrassa sur la truffe. Frühstück sautilla sur ses grosses pattes, et couina, l'air penaud. Elke se dirigea vers ses parents, et les serra tous deux dans ses bras. Hildegarde lui écrasa la joue pour l'embrasser, Wilhelm lui tapota l'épaule. Elle saisit sa valise et se dirigea vers la porte, accompagnée par ses parents. Le dit Andrew, un bon ami de la famille, se trouvait devant le portail des Von Schwarzwald, en roulotte, tenant les rênes de ses chevaux de trait et saluant Elke d'un grand geste.
"Good evening, my lady. Prête pour un grand voyage ?" s'exclama t-il.
Elke souria, embrassa une dernière fois ses parents, puis alla s'asseoir aux côtés d'Andrew, le saluant amicalement.
"Un grand merci de m'y amener," lui dit-elle.
"C'est un plaisir," lui répondit celui-ci.
Les chevaux avancèrent à la demande de leur maître. Elke fit des grands signes à ses parents qui firent de même. Frühstück sortit de la maison pour courir après la roulotte en aboyant, suivi de Wilhelm qui tentait de le rattraper. Le grand chien, essoufflé, s'arrêta enfin, puis s'assied au milieu de la route, regardant sa maîtresse partir. Elke eut du mal à se retourner... Elle respirait une dernière bouffé d'air pur de sa campagne tant aimée, avant de franchir bientôt l'entrée de la cité qui l'attendait... Ashwood.
Dans la salle de séjour, Hildegarde Von Schwarzwald, sur le canapé, feignant d'être plongée dans sa lecture, fronçait les sourcils, l'air inquiet. Sa fille vint s'asseoir à ses côtés.
"Je pense ne rien avoir oublié, Maman."
Hildegarde ne broncha pas et demeura fixée dans son bouquin. Ses lèvres tremblaient légèrement.
Wilhelm Von Schwarzwald apparut dans la pièce, une pipe bavaroise à la bouche et des bûches à la main qu'il déposa au coin de la cheminée.
"Ooouh, frissona t-il. Encore quelques degrés de moins et nous aurons bientôt des stalactites qui nous pendrons au nez, haha !"
Un silence embarrassant régna. Hildegarde posa son bouquin sur la table, puis regarda sa fille.
"Alors, ça y est. L'heure de quitter le cocon familial est arrivé..."
Elle serra sa fille si fort que celle-ci eut du mal à respirer.
"Maman, suffoqua Elke. Tu ne vas pas te mettre à pleurer, quand même... Je ne pars pas pour toujours !"
"Non ! répondit Hildegarde, qui prit aussitôt des airs de femme forte et insensible. Je te souhaite une grande réussite, je veux que tu reviennes bientôt pour apporter des nouvelles réjouissantes."
"Héhé, ria Wilhelm entre ses dents jaunes et plombées. Il est grand temps pour la cigogne de faire son propre nid, ach !"
"Dois-je être flattée d'être comparée à une cigogne, papa ?" interrogea Elke.
Un chien de haute taille, gris cendré, babines et oreilles pendantes, les yeux dénués d'expression, apparut dans la pièce et vint faire la fête à ses maîtres, aboyant un "brouf" qui semblait vouloir exprimer du contentement.
"De plus, vous aurez de la compagnie, s'amusa Elke. Früshtück est un fidèle compagnon et un très bon gardien !"
"Plutôt du style à festoyer avec les vilains qui oseraient franchir la porte..." dit Wilhelm.
Le pendule annonça dix-sept heures. Wilhelm regarda par la fenêtre.
"Andrew ne va certainement pas tarder à arriver... J'entends des sabots au loin."
Elke se leva, enfila son manteau, puis joua avec les babines de son chien.
"Salutations, mon gros, lui dit-elle. Je ne doute pas que tu égaieras le quotidien de ces deux-là. Tu vas me manquer, crétin."
Elle l'embrassa sur la truffe. Frühstück sautilla sur ses grosses pattes, et couina, l'air penaud. Elke se dirigea vers ses parents, et les serra tous deux dans ses bras. Hildegarde lui écrasa la joue pour l'embrasser, Wilhelm lui tapota l'épaule. Elle saisit sa valise et se dirigea vers la porte, accompagnée par ses parents. Le dit Andrew, un bon ami de la famille, se trouvait devant le portail des Von Schwarzwald, en roulotte, tenant les rênes de ses chevaux de trait et saluant Elke d'un grand geste.
"Good evening, my lady. Prête pour un grand voyage ?" s'exclama t-il.
Elke souria, embrassa une dernière fois ses parents, puis alla s'asseoir aux côtés d'Andrew, le saluant amicalement.
"Un grand merci de m'y amener," lui dit-elle.
"C'est un plaisir," lui répondit celui-ci.
Les chevaux avancèrent à la demande de leur maître. Elke fit des grands signes à ses parents qui firent de même. Frühstück sortit de la maison pour courir après la roulotte en aboyant, suivi de Wilhelm qui tentait de le rattraper. Le grand chien, essoufflé, s'arrêta enfin, puis s'assied au milieu de la route, regardant sa maîtresse partir. Elke eut du mal à se retourner... Elle respirait une dernière bouffé d'air pur de sa campagne tant aimée, avant de franchir bientôt l'entrée de la cité qui l'attendait... Ashwood.
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